Le Centre de Recherches Politique de Sciences Po (CEVIPOF) a récemment publié la troisième vague de son baromètre intitulé ‘’l’enquête électorale française : comprendre 2017’’. Cette troisième étape se concentre sur la dynamique électorale présidentielle, mais porte aussi sur la primaire à droite, ainsi que sur l’idée d’une primaire à gauche. Un des avantages que comporte cette étude, en comparaison à des sondages traditionnels, est qu’elle se base sur un échantillon de près de 20 000 personnes, ce qui augmente grandement sa représentativité de la population française.
Nous nous garderons de commenter hâtivement les résultats de cette enquête avec des formules éprouvées, telles que ‘’les Français pensent’’ ou ‘’ce que les Français veulent’’.
Tout d’abord, nous pouvons constater qu’environ trois personnes interrogées sur quatre semblent d’ores et déjà intéressées par l’élection présidentielle de 2017.
Certes inférieur au taux d’abstention de la dernière présidentielle, qui s’est stabilisé autour des 20%, ce score à plus d’un an de l’échéance électorale ne témoigne pas particulièrement d’un sentiment accru de désintérêt pour la chose politique. Cette constatation est déjà rassurante, bien que cet engouement concerne l’élection la plus plébiscitée, contrairement aux élections cantonales ou européennes.
Les résultats de l’enquête du CEVIPOF montrent clairement une volonté de changement de la scène politique.
En effet, relativement aux intentions de vote, François Hollande serait écarté dès le premier tour avec 16% des suffrages et Nicolas Sarkozy bénéficierait seulement de 21% des voix contre 27% en 2012. Or, ces deux personnalités politiques sont bien celles qui totalisent le plus de ‘’Vérités Politiques’’ sur notre site.
Bien que notre répertoire ne soit pas encore exhaustif, et tandis que l’un éprouve l’exercice du pouvoir, l’autre est chef de l’opposition et les médias semblent raffoler de ses propos erronés. Cela ne devrait pas affranchir ces deux hommes politiques d’un devoir de vérité aux vues de leur fonction. Au contraire, leur mise en avant médiatique et la fonction qu’ils occupent devraient être autant de raisons pour privilégier les propos sensés et cohérents, aux propos sensationnels et illusoires.
Si l’on regarde les estimations des résultats de la primaire ‘’de la droite et du centre’’, Alain Juppé est celui qui semble s’en sortir le mieux, et assez largement. Là encore, Alain Juppé a un compteur de Vérités Politiques bien moins rempli que Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Bien sûr, le maire de Bordeaux est moins couvert médiatiquement que ces derniers, mais cette position sur notre site n’est peut-être pas liée qu’à la fonction.
L’ancien Premier Ministre a peut-être tout à fait compris qu’il était pertinent de limiter ses propos, donc avoir moins de possibilités de se contredire, de faire des erreurs ou de promettre l’intenable.
C’est ce pour quoi Vérité Politique s’engage : une parole politique réhabilitée, plus rare et moins faussée.
Sources: